
Le sujet fréquemment abordé de l’obsolescence des compétences questionne et inquiète parfois. Avancées technologiques, déshumanisation des tâches, disparition de certains métiers … Allons-nous nous transformer en denrées périssables avec une date de limite d’utilisation sur le marché du travail?!
Pas si l’on croit à notre potentiel d’humain à évoluer, nous adapter et à devenir « hybrides ». L’hybridation des compétences favorise le développement de compétences transversales : compétences « techniques » mais aussi relationnelles, émotionnelles, et accroit ainsi la polyvalence et la transdisciplinarité au sein des métiers.
Une hybridation des compétences pouvant intervenir à plusieurs niveaux
L’hybridation peut concerner :
- le développement de nouvelles compétences « techniques », pour une hybridation des métiers : on ajoute une nouvelle compétence technique à un métier (ex : l’ingénieur qui développe des compétences commerciales).
- le développement de soft skills, pour une hybridation des fonctions. Ces compétences parallèles aux compétences techniques et cognitives concernent les compétences comportementales (relationnelles, émotionnelles…) et sont des sources indéniables de réussite au sein des entreprises. Savoir résoudre des problèmes complexes, gérer ses émotions, « visualiser » les objectifs et la manière de les atteindre, sont autant de compétences qui ne s’apprennent pas (majoritairement) sur les bancs de l’école…
Nous constatons pourtant fréquemment que les entreprises communiquent sur la recherche de profils polyvalents et aux capacités d’adaptation élevées. Mais alors, comment favoriser le développement de ces profils « hybrides », tant recherchés par les employeurs?
Proposer des apprentissages favorisant le développement de compétences hybrides
Le système d’enseignement pourrait là encore faire émerger de grandes évolutions. Certains établissements d’enseignement supérieur (Pôle Léonard de Vinci, Mines-Telecom Business School, Centrale Audencia Ensia…) oeuvrent déjà à répondre aux besoins des entreprises et préparent leurs étudiants à intégrer le monde du travail en ayant acquis des compétences variées. Développer des programmes pédagogiques transversaux, travailler en « mode projet», permettre à des élèves aux spécialités différentes de se rencontrer (à des ingénieurs, web designers, techniciens, etc… de travailler en concertation, avec des objectifs communs), sont autant d’initiatives qui permettent aux élèves d’avoir une vision différente de leur travail et favorisent le développement de l’imbrication des compétences et de l’intelligence collective. Au-delà, cela peut faciliter les apprentissages (l’utilité de l’expérimentation dans le processus d’apprentissage n’est plus à prouver) et donner du sens aux enseignements.
Accompagner les élèves à se questionner et prendre confiance en eux
Accompagner les élèves à prendre confiance en eux (ce qui favorise l’audace et l’esprit d’entreprendre), gérer ses émotions ou tout simplement se questionner (sur la manière de prendre des décisions, de communiquer dans un groupe…) pourrait permettre de développer autonomie et agilité, plus qu’utiles dans le monde professionnel. Proposer des accompagnements individualisés des parcours d’enseignement pourrait ainsi favoriser le développement de compétences transversales et de profils « hybrides. »
Mettre les entreprises au cœur des apprentissages
Les entités en recherche de ces fameux profils hybrides ne sont-elles pas bien placées pour communiquer sur leurs besoins et participer au développement des compétences recherchées, dès la scolarité ?
Accroitre les liens entre la scolarité et le monde du travail et faire cohabiter les deux mondes aujourd’hui trop séparés pourrait être bénéfique sur de nombreux points. Outre le fait de favoriser la pratique dont l’utilité est indéniable pour les étudiants (connaissance des métiers, capacité à faire des choix d’orientation éclairés, à se projeter…), intégrer davantage les entreprises dans l’univers éducatif pourrait permettre de développer des compétences transversales. Par exemple grâce à :
- l’intégration plus active des entreprises dans les questions pédagogiques (coparticipation à la création de compétences socles recherchées par les entreprises, aux parcours d’enseignement, …).
- la création de lieux où cohabitent enseignements et vie des entreprises, diminuant la fracture école/monde du travail et permettant aux élèves de développer des compétences transversales (travail en équipe avec des objectifs et contraintes techniques, économiques…).
Réponse à une exigence d’adaptabilité permanente du monde du travail ou à un besoin de diversité des individus (les « multipotientiels » pourraient s’en trouver plus épanouis !), l’hybridation des compétences pourrait devenir la norme dans le monde professionnel de demain. Alors pourquoi ne pas se préparer dès la scolarité à cette évolution?
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